Édition du lundi 21 février 2011
Le CNLE demande au gouvernement «de prendre en 2011 les mesures nécessaires pour assurer les suites qui s'imposent à la forte mobilisation suscitée par l'Année européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale»
La semaine dernière, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale (CNLE), présidé par Etienne Pinte, député des Yvelines, a demandé «au gouvernement de prendre en 2011 les mesures nécessaires pour assurer les suites qui simposent à la forte mobilisation suscitée par lAnnée européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale, comme cela était prévu dès le départ lorsque la Commission européenne a adopté ce message prioritaire».
Selon la recommandation rendue publique (1), chaque Etat membre doit prolonger la «dynamique créée» dans le cadre de «lAnnée européenne 2010» et prendre «un engagement qui permette de concrétiser les objectifs de la stratégie Europe 2020, notamment celui qui vise linclusion sociale et la réduction de la pauvreté».
A cet effet, le CNLE a adressé au gouvernement les deux demandes suivantes:
«- La tenue en 2011 dun Comité interministériel de lutte contre lexclusion (CILE) qui devrait relancer la mobilisation de tous les départements ministériels concernés par cet objectif. Le CNLE rappelle que, bien que la tenue dun CILE soit prévue tous les deux ans par la loi du 29 juillet 1998, ce comité na été réuni sous la présidence du Premier ministre quà deux reprises, les 6 juillet 2004 et 12 mai 2006. Cest pourtant un instrument politique indispensable pour renforcer la coordination et le pilotage dactions transversales et agir de façon concertée sur tous les leviers de la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale.»
«- Ladoption, à lissue des travaux de ce comité, dun plan daction global, pluriannuel et multidimensionnel qui devra traduire de façon concrète les engagements de la France en faveur de lemploi et pour la réduction de la pauvreté et de lexclusion sociale».
Concernant ce plan, le CNLE souhait quil permette «de structurer, coordonner et renforcer les différentes politiques en cours» et «de passer dune multitude de dispositifs et de projets épars à une action de fond plus cohérente sur les causes de la pauvreté et de lexclusion et sur les réponses à apporter en termes de réduction de la pauvreté et damélioration du taux demploi».
Le CNLE souhaite également que «lélaboration de cette feuille de route sappuie sur les propositions et recommandations issues de toutes les rencontres régionales et locales qui ont jalonné lAnnée européenne 2010, et prenne notamment comme base de départ les six recommandations prioritaires qui ont été adoptées par le mouvement associatif de solidarité»:
«1 - intégrer à un plan daction global trois dimensions clés: territorialiser, créer des chefs de file, définir des parcours continus; à cela sajoute la nécessité dune forte communication pour changer le regard de la population sur la grande pauvreté;
«2 - garantir laccès aux droits, notamment en faisant respecter et appliquer ceux qui existent;
«3 - revisiter les minima sociaux, en lien avec lévolution du seuil de pauvreté;
«4 - définir des parcours dinsertion avec la volonté de fournir un accompagnement global;
«5 - développer une représentation instituée de la parole des usagers;
«6 - favoriser linclusion financière et développer léconomie sociale et solidaire.»
«En outre, les évaluations en cours de lAnnée européenne 2010 pourraient représenter une contribution supplémentaire à la réflexion pour lélaboration du plan daction global à mettre en uvre».
Le CNLE, créé en 1992 par la loi du 1er décembre 1988 modifiée relative au revenu minimum dinsertion, comprend des représentants des assemblées parlementaires, des collectivités territoriales et des autres personnes morales de droit public ou privé concourant à la formation professionnelle, à linsertion et à la lutte contre la pauvreté et lexclusion, assiste le Gouvernement de ses avis sur toutes les questions de portée générale qui concernent la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale. Il assure notamment «une concertation entre les pouvoirs publics et les associations, organisations et personnalités qualifiées agissant dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale» et il «anime les réflexions sur la coordination des politiques dinsertion aux plans national et local».
(1) Pour accéder à la «Recommandation du CNLE sur les suites de lAnnée européenne 2010 de lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale», utiliser le lien ci-dessous.
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